FIAC présente pour la première fois au Petit Palais les œuvres monumentales et les installations des galeries du Grand Palais. Ce lieu exceptionnel permet de voir des artistes comme Joe Bradley, Abraham Cruzvillegas, Noël Dolla, Marcel Duchamp, Jan Fabre, Brian Griffiths, Damien Hirst, Bertrand Lavier, Guillaume Leblon, Benoit Maire, Not Vital, Mandla Reuter, Laurence Weiner, Kehinde Wiley et bien d’autres. (Photos © Alexandre Reynier/The Provene Herald)
FIAC, elle soigne les oeuvres monumentales de ses galeristes
En choisissant d’exposer les installations et les oeuvres monumentales des galeristes au Petit Palais, la Fiac a fait le choix d’insérer dans un pur univers XIX° siècle des œuvres contemporaines. Le résultat est tout simplement remarquable. Le dialogue entre les deux époques permet aux visiteurs de voir que l’art transcende les goûts, les impressions, les cultures. Le regard s’enrichit sans exclure. De quoi faire aimer l’art actuel au plus réfractaire des amateurs.
Sur les trente huit artistes exposés, en incluant l’artiste invité Didier Mutel, nous en avons retenus treize, représentatifs des courants actuels.
JOE BRADLEY, Not Yet Tittled, 2016
Aluminium, 183x244x63,5 cm – Présenté par/Presented by : Eva Presenhuber, Zürich.
Joe Bradley est né en 1975. Il vit et travaille à New-York. Dans son œuvre sculpturale semblent coexister deux voies opposées qui, en termes d’effet sur le spectateur, ne pourraient être plus différentes, mais donnent pourtant l’impression d’unir deux points de vue de l’histoire de l’art.
D’une part, des formes ouvertes, des sculptures de bronze figuratives sur socles. Elles reprennent et poursuivent les tableaux de la première période de Bradley et leur style archaïco-cartoonesque (Schmagoos). D’autre part, des formes fermées, des sculptures minimalistes à placer dans la tradition de ses « tableaux modulaires ».
ABRAHAM CRUZVILLEGAS, Empty Lot, 2015
Bois, métal, bouchons de bouteille, tissu, terre, caoutchouc, fer, céramique, lampe, plastique, pierre, plomb, aluminium,44 x 123 x 103 cm, 428 x 150 x 60 cm, 511 x 139 x 110 cm, 458 x 94 x 69 cm, 178.5 x 52 x 31 cm – Présentées par Chantal Crousel, Paris.
Abraham Cruzvillegas est né en 1968. Il vit et travaille entre Mexico City et Paris. Il crée ses installations « autoconstrucción » lors d’un processus d’improvisation et à partir d’une variété de matériaux. Son inspiration date des années soixantes.
NOËL DOLLA, Rêve éveillé, 1969-2016
Disques laiton, LED et leurres, Dimensions variables – Présentée par Galerie Bernard Ceysson, Paris
Noël Dolla est né en 1945 à Nice, où il vit et travaille. L’artiste investit les bassins de jardin du Petit Palais avec une installation reprenant le thème de ses Restructuration(s) Spatiale(s) débutées dès 1969. Noël Dolla recrée intégralement l’espace des jardins. Il crée une atmosphère artistique unique, une expérience, une sorte de concentré de son travail où il peint le paysage urbain à sa manière.
JAN FABRE, L’astronaute qui dirige la mer, 2006
183 x 142 cm, Bronze – Présentée par la Galerie Daniel Templon, Paris, Bruxelles
Jan Fabre est né en 1958 à Anvers en Belgique où il vit et travaille. Créé en 2006 à l’occasion de la triennale d’art de Beaufort et présenté en front de mer à Ostende, L’astronaute qui dirige la mer est un bronze représentant Dirk Frimout, premier astronaute Belge dans l’espace, en chef d’orchestre dialoguant avec la mer.
BRIAN GRIFFITHS, Art Deco Time, 2015
Image imprimée, contreplaqué, bois, peintures, 2 ventilateurs , serpentins, double édredon et oreillers en duvet de canard, papier peint des années 1940, carton, tissu, bande adhésive, chaise de bois, pièces de monnaie, tabouret, gobelet en plastique, 3 pots en céramique, commode à tiroirs jaune, lettre B, lettre M, boule de billard jaune, applique et câble, luminaires et ampoules, 2 tables, mastic à bois, fixations, 215 x 118 x 398 cm – Présentée par Vilma Gold, Londres
Né en 1968 à Stratford-upon-Avon, au Royaume-Uni, Brian Griffiths vit et travaille à Londres. Il présente trois sculptures tirées d’une série de neuf bâtiments de styles différents qui imaginent les activités et les passe-temps de l’acteur Bill Murray. On fait appel ici à une « Murray-itude »
– là où l’art et la vie se rencontrent, là où l’authenticité est obligatoire et la performance artistique se doit d’être impeccable.
DAMIEN HIRST, Anatomy of an Angel, 2008
Marbre de Carrare, 187 x 98 x 78.5 cm – Présentée par White Cube, London, Honk Kong
Damien Hirst est né en 1965 à Bristol. Il vit et travaille à Londres. Cette sculpture à la pose classique en marbre de Carrare s’inspire de L’Hirondelle d’Alfred Boucher (1920). Mais dans la version de Damien Hirst, les coupes effectuées dans le corps de l’ange révèlent une anatomie humaine sous la peau. Cette sculpture exceptionnelle montre l’intérêt durable de l’artiste pour la science, l’iconographie religieuse et le sacré. l’œuvre se penche peut-être sur le décalage entre la fragilité de la vie – et nos moyens de nous en protéger – et notre foi absolue dans la rigueur de la science.
BERTRAND LAVIER, Gaveau, 2008
Piano peint, 150 x 180 x 90 cm – Présentée par Almine Rech, Paris
Bertrand Lavier est né en 1949 à Châtillon-sur-Seine, France. Il vit et travaille entre Paris et Aignay-le-Duc, France. En 1980, l’artiste commence la réalisation de ses premiers « objets peints ». Il recouvre des objets d’une épaisse peinture acrylique de leur couleur d’origine. Le support n’est pas une toile, mais l’objet qu’il représente. La peinture transforme l’objet qui s’impose aussi en tant que sculpture. Il joue ici d’un transfert des sens évoquant la possible sonorité de la peinture et de l’objet.
GUILLAUME LEBLON, Lost friend (chien) – Lost Friend (cheval), 2014
Plâtre, tissus, métal , 94 x 85 x 45 cm – Présentée par Jocelyn Wolff, Paris
Guillaume Leblon est né en 1971 à Lille. Il vit et travaille à New York. Guillaume Leblon a relevé une empreinte de mannequins animaliers : un cheval et un chien. Inscrite dans une longue tradition iconographique, le motif du cheval renvoie inévitablement au caractère noble et hiératique de la statuaire équestre, mais également à l’idée d’une nature animale domestiquée. Le chien, lui, n’est pas une monture mais le fidèle compagnon de l’homme qui le suit dans ses promenades. Renvoyant à la notion de domestication, c’est précisément l’absence d’un cavalier et donc de l’Homme qui est soulignée par ces sculptures. La conception de la balade est indissociable de la notion de paysage.
BENOIT MAIRE, Ether/Or, 2015
Bois okoumé, brou de noix, vernis, marbre, savon, couteau, résine, terre cuite, coquillage, peinture à l’huile, letraset, marteau, 63 × 109,5 × 81 cm – Présentée par Thomas Bernard / Cortex Athletico, Paris
Benoît Maire est né en 1978 à Pessac. Il vit et travaille à Bordeaux.
Dans le prolongement des projets récents au Kunstverein de Bielefeld en Allemagne ou à la Kunsthalle de Vienne, cette proposition se compose de plusieurs sculptures aux matières et formats différents. La sculpture est ici pensée sous ses multiples relations: de la main à l’outil, de l’outil à la matière et de la matière à l’énoncé conceptuel. Cette installation inédite permet à Benoît Maire d’organiser des spatialités disjointes et qui s’interpellent. En effet, le dispositif de présentation des sculptures inclut des socles blancs classiques et des tables conçues par l’artiste. Sur ces différents « plateaux » sont mis en scène des sculptures traversées par les motifs de la main, de la mesure et du mot écrit sur une matière inerte ou vivante.
NOT VITAL, Head, 2014
Dimensions variables, Acier chromé inoxydable avec traitement PVD (fumé) – Présentées par Thaddaeus Ropac, Paris, Salzburg
Not Vital est né en 1948 à Sent, village des Alpes suisses. Il vit et travaille entre Pékin et Sent.
À 18 ans, il commence sa vie d’artiste nomade, s’imprégnant des cultures, des formes et de l’énergie des lieux où il s’installe successivement pour créer : New York, l’Inde, le Niger, l’Amérique du Sud. HEAD sont des sculptures de forme oblongue en acier chromé teinté gris fumé sur lesquelles se reflète en demi-teinte l’environnement alentour. Il en émane une présence aussi intense qu’insaisissable qui modifie l’atmosphère de l’espace où les œuvres se trouvent. Au travers de ses sculptures, Not Vital détourne les conventions de la représentation des formes et utilise la matière pour interroger son sens.
MANDLA REUTER, Atlantis, 2016
PVC tissu polyester enduit, d’autres matériaux, 550cm x 320cm x 320cm – Présenté par Francesca Minini, Milan & Neue Alte Brücke, Frankfurt
Mandla Reuter est né en 1975 à Nqutu, en Afrique du Sud. Il vit et travaille à Berlin. Intitulée Atlantis (2016), en référence à l’île mythique tombée en disgrâce auprès des dieux grecs avant d’être engloutie et de se perdre dans l’océan Atlantique, la sculpture de grande taille est constituée d’un imposant ballon gonflable habituellement utilisé par les archéologues et les plongeurs pour ramener à la surface le fruit de leurs fouilles sous-marines. La fonction poétique du ballon est de ramener à la lumière ce qui était caché et souvent oublié. La version de l’artiste libère le ballon de son utilisation première tout en lui donnant l’apparence d’une baleine échouée. Présentée au Petit Palais, Atlantis a pour objectif le sauvetage d’idées de l’histoire en les rendant lisibles à la surface, tout en s’interrogeant sur l’articulation entre le passé et le présent.
LAWRENCE WEINER, On the Upo, On the Above Up, On the Belove Up, 2016
LANGUAGE + THE MATERIALS REFERRED TO – Présenté par Marian Goodman Gallery, Paris, New-York & Alfonso Artiaco, Naples
Lawrence Weiner né en 1942 à New York. Les œuvres se présentent sous la forme de « Statements », ou dénoncés, écrits sur le mur ou au sol en lettres géantes. Décrivant de façon impersonnelle des actions simples ou bien des matériaux, ces morceaux de phrase engagent le spectateur dans une nouvelle relation à l’œuvre qu’il ne s’agit plus de voir mais de concevoir.
Son art est public, il s’engage avec le politique, c’est à dire dans l’espace en relation avec autrui, la collectivité, la solidarité, toujours ancré dans le présent.
KEHINDE WILEY, Lamentation, 2015
Vitrail, divers formats – Présenté par Galerie Templon, Paris et Bruxelles
L’artiste afro-américain, s’expose pour la première fois au Petit Palais. Kehinde Wiley poursuit son exploration de l’iconographie religieuse en faisant référence au Christ et pour la première fois à la figure de la Vierge. Le vitrail présenté fait parti d’une structure de six vitraux installés sur une structure hexagonale. Travail mettant en fusion deux époques où les personnages contemporains sont d’origine afro-américaine. L’actualisation de l’iconographie rend caduque la frontière entre le passé, le présent et l’avenir.
Il est a espérer que la Fiac continuera d’ouvrir le Petit Palais aux œuvres monumentales et aux installations. Celles-ci ont toute la place pour s’exprimer et les visiteurs ne peuvent qu’apprécier ce dialogue puissant et détonnant entre deux époques si différentes.
FIAC, FIAC, FIAC, FIAC, FIAC, FIAC,
Cet article FIAC, OEUVRES MONUMENTALES ET INSTALLATIONS AU PETIT PALAIS est apparu en premier sur The Provence Herald.
par The Provence Herald http://ift.tt/2eWl8Ic
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire