samedi 5 novembre 2016

BILAN DU PREMIER SEMESTRE 2016 DU MARCHE DE L’ART

Bilan contrasté pour le premier semestre 2016 dû essentiellement à la pénurie de vente de chefs-d’œuvre. Cela a pour conséquence une baisse de 10% du chiffre d’affaires, malgré une augmentation de 3,2% des transactions. Analyse des deux grandes régions, occidentale et chinoise, aux évolutions divergentes.

Bilan global du marché

A l’échelle planétaire, plus de 252 000 lots Fine Art (peinture, sculpture, dessin, photographie, estampe, installation), ont été cédés aux enchères au cours des 6 premiers mois de l’année 2016, avec un produit total de 6,53 Mrd$ (frais inclus). Pour Artprice, leader mondial de l’information sur le marché de l’art, le nombre de transactions augmente de +3,2 % et le chiffre d’affaires baisse de -16 %, imputable à la seule pénurie de chefs-d’oeuvre (> 10m$). Selon Thierry Ehrmann, fondateur et PDG d’Artprice, la Chine, objet de toutes les attentions sur son économie générale, était donnée perdante sur son Marché de l’Art. Contre toutes attentes, elle redevient numéro 1 mondial avec plus de 570 m$ supplémentaires.
bilan, new york, londres, hong kong, christie's, sotheby's, chine, banque centrale, the provence herald, marc pagnier, art contemporain, artron, amma, artp
    © t thierry Erhmann 2016

Bilan du marché en Occident

Cette pénurie de chefs-d’oeuvre (> 10m$) affecte principalement les résultats des deux capitales du marché de l’art occidental : Londres -30 % et New York -49 %. Ces faibles performances impactent le bilan général du marché perdant un quart de sa valeur. Cela avait déjà été décelé lors du bilan du second semestre 2015 par un fléchissement du produit des ventes en Occident, le tout premier depuis la crise financière. Cet ajustement observé en ce début d’année n’était donc pas imprévisible mais l’importance du repli est particulièrement important. Le déficit paraît d’autant plus brutal que les résultats du premier semestre 2015 avaient été historiques, à l’image des nombreux records que cette période avait enregistré.

Le coeur du Marché occidental garde heureusement toute sa vitalité. Le taux d’invendus de 28 % – marqueur absolu de la santé du marché depuis 200 ans et qui permet de déterminer l’effondrement (supérieur à 35%) ou la spéculation (inférieur à 25%) – reste inférieur de deux points au chiffre pivot de 30 %. Le nombre de lots vendus affiche par ailleurs une nette progression +10 %. La Belgique +12 % de chiffre d’affaires, la Turquie +7 %, et la Suède +44 %, prouvent que les marchés nationaux ne souffrent pas forcément de la faiblesse des deux grandes capitales occidentales.

Bilan du marché en Chine

Art Price, en collaboration avec le Groupe chinois Artron et AMMA (Art Market Monitor by Artron) présidé par Wan Jie, constate que dans le combat de titans Chine/USA, la Chine reprend la première place, ce que personne n’avait osé imaginer. La République Populaire poursuit la réorganisation de son marché avec une réglementation draconienne concernant le problème des impayés maintenant résolu. La particularité du marché chinois se retrouve dans  le nombre de lots vendus (-22 %), du taux élevés d’invendus (64%), mais avec un chiffre d’affaires enregistre de +18 %. Au sein du processus de stabilisation du marché chinois, Hong Kong se révèle d’une importance capitale. En effet, l’île est la seule grande place de marché de la planète poursuivant sa croissance de +10 %.

L’impact du manque de chefs d’œuvre

La baisse de régime du marché de l’art en Occident concerne les prestigieuses ventes d’Art Impressionniste, Moderne, d’Art Contemporain et d’Après-Guerre car elles ont cruellement manqué de pièces exceptionnelles.

A New York, Christie’s, la première société de ventes de la planète, accuse une dégradation de -56 % de ses recettes de Fine Art. Elle réalise ainsi moins de la moitié du chiffre d’affaires qu’elle avait réalisé au cours du premier semestre 2015. Pour autant Sotheby’s, seule maison de ventes en bourse et cotée à New York, s’offre +20,5 % de progression de son cours depuis le 1er janvier 2016, signe que les marchés financiers sont confiants dans le marché de l’art. La contraction du chiffre d’affaire du marché paraît d’autant plus forte que les années 2014 et 2015 avaient débuté de manière tout à fait exceptionnelle, enregistrant des sessions de ventes historiques et des records époustouflants.

La pénurie de chefs-d’oeuvre s’est ressentie tout au long du premier semestre  2016. Alors que la Maison Christie’s comptait 31 ventes supérieures à 10 m$ l’an dernier, elle n’enregistre que 12 résultats de cet ordre pour le premier semestre 2016, avec un sommet à seulement 57,3 m$ cette année à New York. Pourtant, ce début d’année 2016 comptabilise en Occident un plus grand nombre de transactions (+9,7 %) et un indice des prix sur le 2ème Trimestre 2016 de +9,9%. La rétention des chefs d’oeuvre contraste ainsi avec la meilleure rotation des autres pièces présentes sur le marché.

Cette intensification des échanges indique indiscutablement l’amélioration de la liquidité du marché de l’art en Occident. Entre logique d’investissement, spéculation, collections passionnées, demande insatiable de grandes signatures pour alimenter les nouveaux Musées du monde, le CA mondial affiche une bonne santé aidé par la Chine et ses + 18%.

Les leviers de la croissance mondiale

Les leviers d’une telle croissance passent par la facilité d’accès aux informations sur le marché, la dématérialisation des ventes – le tout sur Internet avec 95% des acteurs connectés – la financiarisation du marché, l’accroissement des consommateurs d’art (de 500 000 à l’après-guerre à 70 millions en 2015), leur rajeunissement, l’extension du marché à toute la Grande Asie, zone Pacifique, Inde, Afrique du Sud, Moyen-Orient et Amérique du Sud. Le E-commerce du Marché de l’Art progresse de 96% (Christie’s 25/07/2016).

Autre acteur, l’industrie muséale (700 nouveaux Musées par an) devenue une réalité économique mondiale au XXIème siècle. Il s’est construit plus de Musées entre 2000 et 2014 que durant tout le XIXème et XXème siècles. Cette industrie dévoreuse de pièces muséales est l’un des facteurs primordial de la croissance spectaculaire du marché.

Les rendements du marché de l’art

Le marché de l’art, mature et liquide, offre des rendements de 10% à 15% par an pour les oeuvres supérieures à 100 000 $. Il s’affirme depuis 16 ans comme une valeur refuge face aux crises économiques et financières avec des rendements conséquent et récurrents. Alors que les Banques Centrales appliquent des taux négatifs, il affiche en 16 ans une progression de 1 200% des recettes annuelles enregistrées sur le seul segment de l’Art Contemporain. Une progression linéaire de la valeur moyenne d’une oeuvre d’art est de +43%. Nullement réservés aux artistes stars, on obtient des rendements déjà significatifs de 9% quand une oeuvre franchit le prix de 20 000 €.

Le marché de l’art est un marché efficient, historique, mondial et dont la capacité à résister aux crises économiques et géopolitiques n’est plus à démontrer.

VOIR AUSSI : LA FIAC AU CENTRE DE L’ART CONTEMPORAIN

VOIR AUSSI : LA FIAC LE PETIT PALAIS ET LES OEUVRES MONUMENTALES

BILAN 2016, BILAN 2016, BILAN 2016, BILAN 2016, BILAN 2016, BILAN 2016,

Cet article BILAN DU PREMIER SEMESTRE 2016 DU MARCHE DE L’ART est apparu en premier sur The Provence Herald.


par The Provence Herald http://ift.tt/2fnKy0u

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire