Exposition rén – L’Homme à Artasia Paris © Ankey An
Art contemporain Chine. Plus que quelques jours pour découvrir “rén – L’Homme”, l’exposition de la rentrée organisée par le Centre Artasia Paris. Parmi les six artistes présentés (trois chinois et trois coréens), le célèbre photographe Li Wei. C’est aussi l’occasion de découvrir le travail protéiforme de jeunes artistes aux influences très diverses. (Photos © Artasia Paris © Ankey An.)
Art contemporain Chine. Quelle place occupons nous dans ce monde ? Qu’est-ce que l’existence ? Quelle perception avons-nous de nous-mêmes et comment les autres nous regardent-ils ? Voilà autant de questions identitaires et culturelles soulevées par des générations, de part et d’autre de l’Atlantique. Rén évoque les mutations à l’œuvres : l’urbanisation galopante, le développement technologique effréné, les ravages du consumérisme, les troubles de la personnalité. Tous les artistes invités jouent aussi sur l’ambiguïté entre le visible et l’invisible.
Comme les hommes, l’alphabet évolue. Autrefois, pour définir les fermiers qui travaillaient la terre, le dos à l’air, courbés toute la journée, les Chinois utilisaient un caractère à cette image. Puis avec la transformation de la société et le développement d’une activité industrielle très intense, l’écriture s’est métamorphosée : l’homme baissé s’est relevé et c’est désormais debout qu’il accomplit ses tâches quotidiennes. Le caractère utilisé sur l’affiche de rén en témoigne.
Zhang Wei, Note d’étrangé(e), photo, 110 X 140 cm, 2008
Au Centre Artasia Paris, centre d’art contemporain situé Quai de la Mégisserie, au coeur de la capitale, le parcours de l’exposition se compose d’une quarantaine d’œuvres (installations, peintures, sculptures, vidéos, photographies). Coups de cœur pour quatre d’entre eux ! Et des découvertes qui font connaître un art contemporain sino-coréen de qualité, exportable. Pont d’échanges privilégié entre l’Asie et l’Europe, le Centre Artasia Paris en fait la brillante démonstration depuis son ouverture, en 2015. Cette vitrine pour des jeunes talents a un réel potentiel international : si quatre d’entre eux vivent et travaillent en Europe, dont 2 Mao Tao et Kang Kun à Paris, Zhang Wei et Li Wei viennent de Beijing, en Chine. Cette plateforme dédiée à la jeune création est à suivre de près. Très près.
Art contemporain Chine et Corée. Coups de cœur pour Li Wei, Paik Sujeong, Mao Tao et Kang Kun
Li Wei, Bride with lotus feet, photo, 2015
Les contrastes, Li Wei aime en jouer ! Connu dans le monde entier pour sa façon insolite de se mettre en scène dans les airs, il continue de bousculer les perceptions habituelles que nous avons de l’espace physique et social qui nous entoure. Avec ses personnages esseulés dans des paysages ou des décors en Chine, le photographe aime ironiser sur l’idée de liberté dans la société de son pays. Emprisonnés derrière leur voilage (porté dans les mariages traditionnels chinois) qui s’apparentent à un grillage, les personnages de Li Wei dénoncent ici ouvertement l’écart entre la brutale modernisation, qui a bouleversé les conditions de vie de millions d’habitants, et certaines coutumes, toujours vivaces. L’effet d’optique met littéralement en perspective le changement d’époque et dévoile le rapport de force de façon originale. Toujours aussi vertigineux et provocateur en diable !
Paik Sujeong, The kiss, huile sur canevas, 50 X 50 cm, 2015
De la souffrance d’un peuple à celle des individus… À travers une série de petites peintures inspirées d’images et de faits réels, Paik Sujeong explore, quant à elle, l’intense fragilité de l’être. Ses fragments de personnages témoignent du morcellement de la personnalité. Comme des âmes endormies, ses portraits reprennent vie par le jeu inconscient de l’assemblage. Troublant et infiniment délicat !
Mao Tao, Fishing the moon, vidéo, 2014
La psyché humaine est également le sujet de prédilection de Mao Tao, obsédé par les dysfonctionnements de l’existence. Dans sa vidéo Fishing the moon, l’artiste met en exergue le caractère cyclique de l’homme parcouru par des émotions en boucle. Ses photos volontairement floues représentent la distorsion et la composition de la mémoire. Les reflets et les subtils mouvements qui en découlent, le travail sur les éléments, cette ambiance nimbée de mystère, tout relève d’une esthétique rare.
Kang Kun, Bébé qui pleure, résine, aiguilles, fils et perles en cristal, 21 X 19 X 19 cm, 2016
Arrivé récemment en France pour ses études, Kang Kun puise son inspiration dans son expérience personnelle. Sa quête d’identité l’a amené à s’interroger sur la nature des échanges humains. Ses sculptures représentent des masques, autant d’avatars dont émane un profond sentiment de solitude non dénué de poésie. Par le croisement des fils sur un support en bois percé d’une multitude d’aiguilles, un nouveau visage apparaît. Un masque reconstruit par les relations sociales. Piquant à souhait !
Loin d’apprivoiser nos sens et de domestiquer nos consciences, ces œuvres prouvent – si c’est nécessaire – que des artistes chinois et coréens peuvent aussi livrer, avec talent, un regard critique sur le monde. La scène artistique d’Asie, la première mondiale en terme de financement et d’investissement, est décidément passionnante !
À VOIR
Rén – L’Homme, exposition temporaire
du 18 août au 22 septembre 2016
Centre Artasia Paris
2bis Quai de la Mégisserie 75001 Paris
Contact : info@artasias.paris / 09 52 48 17 68
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